ROME (géographie)

ROME (géographie)

ROME, géographie

Capitale politique de l’Italie et capitale de la région du Latium, Rome, qui comptait 2 723 000 habitants en 1992, absorbe à elle seule 54 p. 100 de la population régionale. La ville présente, depuis un siècle, l’exemple paradoxal d’une forte croissance presque sans industrialisation: ayant dépassé Naples et Milan, elle est devenue la première ville d’Italie. Mais on ne peut guère parler d’une agglomération romaine, alors que Milan est le centre d’une énorme région urbaine et industrielle.

Rome s’est développée à une vingtaine de kilomètres de la mer, là où la vallée du Tibre, originellement marécageuse, s’étrangle entre les coulées volcaniques, issues des monts Albains et Sabins, localement disséquées en collines: site de franchissement et de défense, carrefour de la route joignant Étrurie et Campanie et de celle qui, de la mer, conduit aux bassins intérieurs de l’Apennin; situation centrale dans la péninsule italienne et même dans le monde méditerranéen.

Rome a connu, en vingt-sept siècles d’existence, des fortunes très contrastées. Le développement d’une puissance italienne, puis méditerranéenne, lui a permis d’atteindre le million d’habitants sous les Antonins. Mais la modeste cité médiévale, qui tire ses matériaux de construction des vestiges antiques, n’a pas plus de 35 000 habitants au XIV^e siècle, à l’époque de la papauté d’Avignon. Promue capitale de l’Italie unifiée, Rome n’avait, en 1871, que 214 000 habitants et n’avait guère évolué depuis les embellissements de la Renaissance, faute d’entrepreneurs capitalistes et d’une politique économique adéquate. Elle devait se montrer durablement incapable d’abriter rationnellement ses nouvelles fonctions et de se donner d’autres industries que celles que suscitait sa propre croissance.

À partir de 1871, Rome s’étend anarchiquement, de façon radioconcentrique, autour de son noyau historique. Elle s’entoure de bidonvilles, au mieux de nucléus subspontanés où s’entassent les immigrants pauvres, ainsi que de ces misérables borgate où sont relogés, pendant la période fasciste, les expulsés du centre en proie à la rénovation urbaine et aux fouilles archéologiques. Confrontées dans l’après-guerre à de difficiles problèmes de croissance urbaine, de circulation, de logement des populations à bas revenus, conscientes de la nécessité d’une industrialisation, les autorités se sont dotées du plan d’aménagement de 1962, complété par un plan intercommunal. La ville s’entoure d’une rocade raccordée aux autoroutes, sa périphérie s’équipe et se peuple tandis que le phénomène de «cité» vide le centre d’une partie de ses habitants. La croissance urbaine est due à l’immigration plus qu’à un excédent naturel pourtant considérable. Mais, alors que Milan et Turin recrutent des travailleurs dans toute l’Italie, Rome a surtout profité de la crise des campagnes d’Italie centrale. La ville offre une majorité d’emplois tertiaires, notamment dans l’administration publique et le commerce. Dans la province de Rome (une des cinq provinces qui composent le Latium), l’industrie à côté d’un secteur traditionnel (agroalimentaire, textile, matériels de construction, appareillage électrique), s’est orientée vers la haute technologie (optique, télématique, pharmacie, informatique), vers la production de biens de consommation, ou vers des activités dérivant des fonctions (politiques, culturelles) exercées par la capitale (édition, cinéma, techniques des projets et des installations industrielles). À Rome, l’industrie n’emploie que 20 p. 100 des actifs. La faiblesse du trafic des ports, Civitavecchia et Fiumicino, est significative. La concentration de l’activité économique dans la capitale engendre un important mouvement pendulaire quotidien vers Rome, alors que le service public des transports est inadapté. La circulation, constamment congestionnée, est à l’origine d’une pollution atmosphérique et acoustique.

Rome est le centre administratif et spirituel de l’Église catholique: le Vatican, inclus dans le périmètre urbain, constitue, depuis les accords du Latran de 1929, un État souverain.

Encyclopédie Universelle. 2012.